La Belle Histoire du Festival de Musique Classique à Saint Cirq Lapopie

C’était le 9, 10 et 11 juillet, et il s’est passé de bien belles choses, dans ce magnifique village de Saint Cirq Lapopie et aussi à Tour de Faure, à Bouziès, et à Berganty ou tout a commencé.
Peut être que vous connaissez le festival Pablo Cazals à Prades dans les pyrénées orientales, c’est un festival très célèbre de musique de chambre, et je vous conte rapidement son histoire :

«En résistance contre Franco, Pablo Casals, un des plus grands violoncellistes de tous les temps, décide de s’opposer au régime fasciste espagnol. Il va cesser définitivement de jouer, et refuser tous les honneurs qui lui seront octroyés par les Alliés après la défaite de l’Allemagne nazie, tant que son peuple, lui, continue à souffrir sous le joug d’un dictateur toujours en place. C’est ainsi que pour obéir à sa conscience, il entame une nouvelle période d’exil à Prades, ce coin de terre retiré, béni et catalan.


Des émissaires se rendent à Prades pour tenter d’infléchir la décision du Maître. Il leur répond à chaque fois : “Ce n’est pas une question d’argent, c’est une question purement morale”. Le violoniste Alexander Schneider tente sa chance. Il vient trois jours à Prades auprès de Pablo Casals, en lui proposant des sommes toujours plus astronomiques. Nouveau refus. Schneider lui soumet alors une proposition suggérée par le pianiste Mieczyslaw Horszowski : “Vous ne pouvez condamner votre art au silence. Puisque vous ne voulez pas quitter Prades, permettriez-vous que nous venions ici, un groupe de musiciens, et que nous célébrions le bicentenaire de la mort de Bach“. Le Festival nait en 1950. »

Le festival a connu alors des hauts et des bas, jusqu’au début des années 80, où Michel Lethiec se voit confier la Direction Artistique, épaulé les premières années de Leonard Rose notamment, aidant le clarinettiste à conforter et perpétuer un festival véritablement dédié à la musique de chambre et à la transmission. Il en assure plus de 35 éditions brillantes où les grands musiciens de musique de chambre ont pu offrir des très très beaux spectacles, avec des magnifiques affiches, avant « d’être remercié ».

Mais Michel Lethiec, a bien sûr beaucoup d’amis, et aussi une énorme envie de continuer à régaler en offrant à tout le monde, de la musique de chambre, de la musique tout court, de la musique qui fait du bien et alors la belle histoire du festival de Saint Cirq est né.


Avec ses amis, Michel et Edith Tardy, tous les deux domiciliés à Berganty, village proche de Saint Cirq Lapopie (Lot), ils ont décidé de lancer cette première édition, et cela a été une réussite, sur tous les plans, tant par la qualité de musique offerte par les musiciens, que la diversité, et bien sûr l’adhésion du public, sans qui le festival n’existerait pas.


L’ouverture du festival, le vendredi 9 juillet, s’est fait à l’église de Berganty où tous les habitants de Berganty étaient invités, avec le quatuor Girard, Michel Lethiec et Phillippe Gallois, interprétant PhilippeTeleman, Léonard Bernstein, et Bela Kovacs.

Le soir « Du classique au jazz », nous avons eu le privilège de revoir le Quatuor Girard, Michel Lethiec, et le contrebassiste Théotime Voisin qui ont interprétés Antonin Dvorak, Léonard Bernstein, et George Gerschwin.


Le samedi 10 juillet à 11h à Tour de Faure, c’était la possibilité de s’immerger avec l’Orchestre de chambre de Toulouse (oui vous avez bien lu), sous la direction de Gilles Colliard (violon), et l’intervention très appréciée du virtuose et soliste Patrick Gallois (flûte).
L’Univers Baroque avait alors envahi l’église de Tour de Faure, avec Antonio Vivaldi, Evaristo Dall’Abacco, Pietro Locatelli, Francesco Geminiani, et Jean Sébastien Bach.


Le soir du 10 juillet, toujours à l’église de Tour de Faure, c’était l’univers de Mozart et de Schubert, merveilleusement interprété par Patrick Gallois, le Quatuor Girard et Michel Lethiec.


Le 11 juillet à 11h, à Bouzies nous avons eu la joie de retrouver Patrick Gallois, le Quatuor Girard et Michel Lethiec, pour des interprétations de Mozart et Schubert.


Et oui le 11 juillet, au soir, à la Fourdonne, à Saint Cirq Lapopie, c’était le final, mais quel final !! Avec un thème qui était « Musiques sans frontières », et les deux compères qui sont François Salque (accordéon) et Vincent Peirani (violoncelle) . C’était tout simplement éblouissant, tant ses artistes sont capables de s’approprier n’importe quel thème, et d’en faire quelque chose de tellement personnel et beau, et amenant tout le public avec soi.
C’est ainsi qu’ils ont interprété, on pourrait dire presque « co-créé », des morceaux de Piazolla, Michel Portal, Grapelli et Brade Meldhau, et également leurs compositions. La surprise était toujours là avec ces deux musiciens, qui ont régalé, par leur virtuosité, leur capacité d’improvisation, et cette facilité à embarquer tout le monde dans leur univers.


A chaque concert, le public s’est levé comme un seul homme tellement les interprétations ont été appréciées, et cela avec un public de connaisseur, mais aussi de curieux qui découvraient cette musique.
Cette adhésion du public, a été comme une révélation tout au long de ces trois jours, et surtout un encouragement à continuer.


La preuve, tans s’en faut, est que la musique classique n’est plus réservée à une élite, mais elle est là pour tout monde, et apprécié par tout le monde.
Sans dévoiler de grands mystères je crois qu’un des objectifs de ce festival et des suivants, sera d’aller à la rencontre d’un autre public, peut-être encore plus jeune, qui ne connait pas forcément, la délicatesse et la force de toutes ces musiques, dites classiques.


Alors peut-être à l’année prochaine, et en suivant quelques souvenirs de ces magnifiques moments.

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